Le rocher du lion est une ancienne capitale cinghalaise.
Perchée sur un rocher haut de 370m, la citée était censée protéger le roi d'une vengeance certaine de la part de son propre frère... Encore une histoire de famille qui tourna mal.
Le village
Située en plein centre du Sri Lanka, Sigiriya est actuellement un petit village où ne subsistent que quelques (en fait beaucoup) hôtels et restos. Vous ne trouverez pas ici de village très vivant, pour cela vous préférerez Dambulla. Mais le calme et la proximité du site archéologique nous ont fait préférer Sigiriya pour y poser nos sacs quelques jours.
Dambulla est le passage obligé pour se rendre à Sigiriya. Des bus partent toutes les 30' et assurent un service toute la journée. Attention le dernier bus au départ de Dambulla part à 18h, je dis ça, j'ai failli le rater et me retrouver à devoir prendre un tuktuk.
Nous resterons donc finalement plusieurs jours à Sigiriya, le temps de visiter le site, de se promener en vélo et gravir le rocher d'en face, de visiter le temple d'or de Dambulla.
Un peu d'histoire
Sigiriya est une forteresse construite fin du V siècle sur un monolithe de plus de 370 mètres de haut. A la base du rocher, des jardins aménagés derrière des remparts accueillent les tours de gardes des sentinelles astucieusement construites sur des promontoires naturels tels que des rochers. Les travaux monumentaux furent réalisés en un temps record, permettant ainsi au roi Kassyapa de couler des jours heureux, entouré d'une cour très féminisée pendant près de 18 ans.
En fait, tout débuta lorsque Kassyapa fit emmurer vivant son père. Le trône revenant de droit à son frère ainé, il décida de tuer son père et d'expulser son frangin Mogallana. Un tantinet rancunier, ce dernier promit de revenir venger la mort de son père.
Certain qu'il tiendrait promesse, le nouveau roi décida de quitter Anuradhapura et d'établir la nouvelle cité royale sur un site qu'il pensait imprenable.
Seul un accès étroit, sous bonne garde, permet de d'accéder au sommet. La légende veut que Mogallana, revenu avec une armée constituée en Inde, n'attaquera pas la forteresse mais se contentera seulement de l'assiégier. N'ayant pas prévu assez de vivre, Kassyapa se rendra spontanément. La promesse fut tenue, la famille royale perdra un nouveau membre. A l'issue, la cité fut abandonnée.
Le rocher du lion aujourd'hui
L'accès se fait par le chemin originel. Après avoir traversé les jardins qui vous offrent une perspective magnifique sur le rocher, il ne reste plus qu'à gravir les marches...
Tout d'abord, il faut sillonner entre les rochers qui font figure de remparts naturels, puis escalader un escalier en colimaçon menant aux peintures rupestres: les demoiselles de Sigiriya.
Ces peintures sont simplement magnifiques. Le seul hic est que pour y accéder, l'escalier en colimaçon peut s'avérer une véritable machine à bouchon. Ayant eu l'info, nous étions arrivés dès 7h30 au guichet et avons ainsi pu gravir les marches tranquillement et du coup pu apprécier la beauté des peintures.
Passé le mur miroir où sont encore visibles (mais nous on n'a rien vu...) certains graffitis datant de plusieurs siècles et louant la beauté des demoiselles, on arrive à la fameuse terrasse du lion.
De cette terrasse, on entrait dans la gueule du lion pour accéder au palais royal situé 150m plus haut. Il ne reste aujourd'hui que les pattes.
Du palais royal, il ne reste plus grand chose non plus. On aperçoit bien quelques restes de murets et fondations, mais à part la piscine royale, il est difficile de s'imaginer le site. Mais la visite du musée, où une animation est projetée, nous permettra finalement de se rendre compte après coup de la grandeur du palais.
La plus grande prouesse technique est presque invisible. L'ensemble des bassins et piscine du palais, rappelons à près de 350m au dessus du sol, sont alimentés par un système hydraulique tout à fait incroyable.
Bien évidemment, la vue à 360° permet d'admirer la jungle environnante, d'apprécier les jardins. Mais, étant arrivés assez tôt, la vue sera pour nous un peu bouchée.
La descente sera l'occasion de déambuler au milieu des rochers et d'observer les différentes niches ou espaces dédiés à la gestion du royaume, ou encore les encoches dans les rochers sur lesquels étaient construits les défenses et autres bâtiments.
Conseils et avis
L'entrée est cher, 30$ par personne, les enfants payant moitié prix. Une nouvelle fois, on a rencontré pas mal de touristes refroidis par ces tarifs, on les comprend.
Le site est classé au patrimoine mondial de l'humanité. Il attire donc du monde, beaucoup de monde... L'accès se faisant par des escaliers qui forment un goulot d'étranglement, des bouchons peuvent se produire.
Pour éviter la foule, ne pas arriver après 8h. Passé cet horaire, les bus de tour operator débarquent avec leur lot de touristes.
Nous, on a beaucoup aimé. Ce n'est pas tant les vestiges qui sont impressionnant, mais l'emplacement. S'imaginer un palais perché sur ce rocher est tout simplement incroyable. Par contre, pour apprécier la visite, il faut vraiment arriver tôt. Le site attire beaucoup de monde et cela peut vite devenir insupportable. Le fait d'arriver tôt s'accompagne malheureusement d'une vue bouchée. Mais, ce n'est pas grave. Vous aurez du coup le temps de gravir le rocher d'en face qui vous offrira une jolie vue sur le rocher du lion et de la vallée.
Le rocher de Pidurangala
C'est le rocher d'en face... Sans vestiges, sans touristes...
Nous nous y sommes rendus à vélo. L'ascension au sommet se fait par une série de marches et se termine sur les derniers mètres par une séance d'escalade. Même si cela reste tout de même accessible, chapeau bas à la mamie que nous avons croisé!
Ce rocher a longtemps fait l'objet d'une activité religieuse intense. Un petit monastère garde encore l'accès, et une petite contribution est demandée pour gravir les marches.
Du haut, on a la même vue que depuis le rocher du lion, sauf qu'on a vu sur le rocher du lion. Certains courageux font l'ascension pour le lever du soleil, d'autres pour le coucher.
