Enfin débarrassé de l'Entamoeba histolytica, nous pouvons poursuivre notre visite du pays du sourire (il paraît...).
Afin de ne pas trop se dépayser après quelques jours de visites des temples d'Angkor, nous choisissons de poursuivre notre périple à Preah Vihear.
Preah Vihear city
Nous posons donc nos bagages à Preah Vihear city. Cette petite ville est située sur l'axe principal qui dessert l'est du pays en partant de Siem Reap. L'objet de cette halte est double; visiter ses temples et deuxièmement faire une escale à mi-chemin du Ratanakiri.
La ville est sans intérêt en elle-même, hormis qu'il n'y a aucun touriste. La plupart préfèrent remonter à Sra'aem, les temples étant situés à moins de 15' de cette bourgade.
En effet, malgré le nom de la ville, les temples de Preah Vihear sont situés à plus de 100Km au nord.
Mais avec la nouvelle route, le trajet se fait très rapidement, et la visite des temples s'organise très facilement sur une journée. En plus, nous pourrons repartir directement de Preah Vihear city dès le lendemain et s'épargner 1h30 de route supplémentaire.
Temples de Preah Vihear
Sa construction remonte au IX siècle, soit bien avant les temples d'Angkor. Comme ces derniers, il représente le Mont Meru. Sa particularité principale est son emplacement. Bâti sur un plateau sur la frontière Cambodge/Thaïlande, il fait l'objet d'un conflit frontalier encore visible à ce jour. Les derniers combats/escarmouches remontent aux années 2010.
Après avoir visiter les temples d'Angkor, le site ne nous apparaît pas comme étant incontournable... Pourtant, il fera parti des bons souvenirs.
En fait, lorsque vous arrivez au guichet, placé dans la vallée, vous êtes attendus par une armée de moto ou 4X4 qui se proposent de vous mener à l'entrée du site. Lorsqu'on explique à la guichetière que nous souhaitons accéder par les marches, on apparaît comme de grands illuminés.
Elle nous répétera bien 5 fois "Il y a plus de 2000 marches". Bah oui, et donc? J'étais bien tenté de lui expliquer que nous avions fait le Mont Hua Shan et ainsi gravi plus de 18 000 marches en 2 jours, mais pas sûr que ce mont chinois lui parle beaucoup.
C'est donc avec un "plaisir" très relatif, il n'a pas arrêté de râler en cour de route, que notre chauffeur nous dépose au pied des marches en nous répétant les 3 mots d'anglais qu'il connaissait: "2h, not more!". Faut dire, qu'avant le départ la négoce de la course avait été âprement défendue et qu'il se voyait poireauter un peu plus longtemps que ce qu'il pensait.
Ok man, on relève le défi!
L'ascension se fait via un escalier en bois très bien aménagé. Nous étions pourtant les seuls...
Accéder par les marches nous permet de prendre la mesure du conflit frontalier. La consigne est passée aux enfants : interdiction de s'écarter du chemin, les alentours du temple sont encore très minés. La présence de baraquements, de tranchées toujours entretenues, de mitraillettes pointées vers la plaine Thaïlandaise démontrent que la situation reste tendue.
Il nous aura donc fallu un peu moins d'une heure pour gravir les marches au pas de course et moitié moins pour les descendre vitesse grand V. Le temps restant sera suffisant pour visiter les temples.
Le défi est donc réussi, un peu en sueur, mais c'est le résultat qui compte!
Le fait que le chauffeur nous ait mis un peu la pression sera surtout une excuse pour motiver les troupes à gravir toutes ces marches sans râler. Ca a bien marché, mais chut faut pas leur dire...